La construction de l’image de l’Afrique et des Africains : la science du dénigrement
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Dans la rubrique consacrée à la construction de l’image négative de l’Afrique et des Africains, nous avons précédemment commenté un article qui, à notre sens, contenait les éléments qui composent la logique des stéréotypes dans les narrations médiatiques. C’est dans cette même veine que nous présentons, ici, quelques citations tirées des « discours académiques » qui continuent d’inspirer certains discours et d’entretenir les préjugés sur les Africains. Ces citations sont extraites d’une étude ethno-psychiatrique « Psychologie normale et pathologique de l'Africain » effectuée par J.C Carothers, qui a été publiée dans la série des monographies de l’Organisation Mondiale de la Santé en 1954 et traduit en français par H. Aubin, et d’un livre d’Emmanuel Mounier « L’éveil de l’Afrique noire ».

Dans la monographie, l’auteur prend soin, dès la préface, de décrire les ambitieux objectifs de son travail :

« Il est nécessaire également d’avoir un aperçu général de la question, et l’on montrera avec arguments à l’appui, au cours du chapitre sur la psychologie, que la mentalité africaine – que ce soit dans l’Est, l’Ouest ou le Sud – est, pour certaines, plus uniforme que celle d’autres cultures évoluées, telles que la culture européenne. » p.8

Et plus tard

« …L’intérêt de cette étude dépasse de beaucoup celui d’une comparaison des caractéristiques des tribus. Elle lie le fonctionnement mental à l’arrière-fond culturel et montre même, comme l’a noté Nadel, que ce rapport peut être, en lui-même, très significatif. D’autres variations sur ce thème seraient de la plus grande utilité. » p.13

 Il prendra aussi soin de définir ce qu’il entend par « Africain » au point de vue géographique et racial en précisant que « cette monographie ne porte pas sur les chrétiens, ni les musulmans, ni les citadins, pas plus que sur l’Africain évolué, mais sur « l’Africain rural pur ».

« …Bowly a indiqué ce que l’on croit être fondamental pour la santé mentale : « le nourrisson et le jeune enfant doivent être élevés dans une ambiance chaleureuse, et être unis à leur mère (ou à la personne qui la remplace) par un lien affectif intime et constant ; source pour tous deux de satisfaction et de joie. » p.106

…« A cet égard, donc, les conditions dans lesquelles se trouve le petit Africain semblent idéales. On pourvoit à ses besoins mieux qu’on ne le fait habituellement en Europe occidentale, et il semble qu’il y aurait bien des raisons d’adopter les méthodes africaines pour le traitement des petits enfants pendant les premiers mois de leur vie. Cependant, c’est là une question épineuse, et il nous faut étudier l’autre face du problème. .. » p.106

Les tentatives d’évaluer la mentalité africaine d’une manière qui se rapproche plus ou moins de la méthode scientifique et statistique ont été excessivement rares. Cependant, Carothers s’est efforcé d’y arriver, et il a décrit 33 types de comportement singulier chez les Africains… les Africains étudiés présentaient tous les degrés de « sophistication » et ils n’étaient ni faibles d’esprit ni mauvais, mais constituaient des échantillons représentatifs de leur race. » Les défauts étaient de ceux que l’on rencontre habituellement en Afrique ; et selon l’auteur, bien que ces défauts « se rencontrent de temps à autre bien entendu chez les employés européens… ils ne se présentent fréquemment dans les civilisation d’Europe occidentale, que chez les personnes considérées comme entièrement irresponsables, tandis que les Africains n’accusant pas une déficience de cet ordre sont plutôt l’exception » p.102

« …Gessel & Ilg ont dit que «  Les besoins personnels et ceux de la culture doivent, d’une manière ou d’une autre, arriver à s’accorder ». La longue période de l’allaitement maternel prolonge, dans une large mesure, le confort de la vie prénatale et évite de bien des façons à l’enfant les frustrations de la réalité ; ….Richie a attiré l’attention sur le fait que les enfants européens, nourris à intervalles réguliers, doivent développer en eux un sens de la durée, une aptitude à se restreindre pendant les périodes d’attente et une modération dans le plaisir de la nourriture puisqu’ils en viennent à se rendre compte que cela aussi a une fin. Ainsi, un certain degré de prévoyance et d’équilibre émotionnel doit apparaître très tôt dans la vie... » p.106

« Il se peut qu’on exagère l’importance des horaires d’allaitement …mais l’on ne peut pas trop souligner l’importance de la longue période d’indulgence, si caractéristique de l’enfance africains ; sans doute, elle doit entraver, à un âge critique, la tendance normale de l’enfant à progresser de l’identité naturelle avec le monde à la séparation objective. Kidd cite un bon exemple de la survivance de cette identité à un âge dont on peut se souvenir plus tard sans la vie. Il dit : « l’un des Kafirs les plus intelligents que je connaisse m’a dit qu’il se souvenait  parfaitement bien de son premier mal de tête d’enfant. Il avait conscience, disait-il, que quelque chose n’allait pas, mais il ne se rendait pas compte que le mal provenait de sa tête. La douleur aurait tout aussi bien pu être dans le toit de la hutte que dans sa tête ; et ce fut seulement lorsque sa mère lui dit que c’était sa tête qui lui faisait mal qu’il se rendit compte de la chose. »  p 106/107

« Les facteurs culturels, récapitulés brièvement, sont les suivants. L’éducation est tout à fait irrégulière, et l’enfant tombe sous l’influence de divers parents et camarades de jeux dont les rôles respectifs constituent cependant tous les éléments d’un schéma relativement statique et familial. L’instruction donnée par les aînés est l’orale et de caractère émotif, et tient grand compte des traditions du groupe, des liens de parenté et des modes de comportement dans des circonstances sociales particulières. p.108

 « Les jeux sont organisés par les enfants eux-mêmes, et sont une imitation des activités de la génération aînée. Les jouets, tels que poupées grossières et huttes sont faits par les enfants, et toute la gamme des jeux de constructions et des jouets mécaniques que l’on rencontre ailleurs brillent ici par leur absence. Les jeux sexuels sont assez courants et ne sont pas défendus dans le cadre du groupe ». p.108

« L’instruction n’est jamais dirigée, ni sur le plan social, ni sur le plan général, vers l’organisation des connaissances selon des principes généraux de logique ou vers le développement d’une moralité qui ne soit pas fondée sur des lois rattachées à des personnes particulières en des lieux déterminés. Les seuls principes généraux, pour autant que la magie et l’animisme puissent être ainsi qualifiés, sont trop élastiques ; ils évitent la nécessité de questionner plus avant et, en réalité, frustrent la tendance humaine à rechercher les rapports réellement significatifs et les principes directeurs. Les manifestations créatrices se réduisent au chant, à la danse et aux énigmes ».p.108

« Pour en revenir à l’enfant Africain, il est clair que son développement mental ne présente pas de différence frappante avec celui des Européens jusqu’à l’âge de 7 ou 8 ans, mais qu’à partir de ce moment là, sa pensée ne se développe pas comme celle des Européens. » p.111

« Cependant, comme le savent les observateurs européens, en pratique l’enfant africain, depuis l’âge de 8 ans jusqu’à l’adolescence, d’une maturité plus grande que l’enfant européen participe de manière fort importante à la vie de la communauté, pourquoi ses modes de pensée ne progresse pas au-delà du niveau de ceux que l’on constate chez les enfants européens de 8 ans et deuxièmement, pourquoi, en dépit de cela, son comportement social vers la fin de l’enfance dénote une telle maturité. » p.111

« L’enfant européen apprend beaucoup de ce qui est… Dès son très jeune âge, l’enfant est mis en contact avec des lettres et des balles, des jeux de constructions, des jouets mécaniques, et il voit autour de lui, dans la vie de tous les jours, une grande diversité de dispositifs mécaniques et de machines. Par l’expérience pratique, il en vient bientôt à savoir que les six côtés d’une cube ont entre eux des relations qu’une rotation du cube ne peut pas altérer, et que les chevilles carrées ne peuvent pas s’ajuster à des trous ronds – sujets de connaissance qui, chose curieuse, ne fond pas ordinairement partie du bagage mental de l’Africain rural ». p 112

« Plus tard, les cérémonies d’initiation n’ajoutent pas beaucoup, en matière d’instruction (au sens donné à ce mot par les Européens) »

« ..En résumé en raison de l’expérience e africaine pendant la première enfance la première enfance et jusqu’à la puberté, aucun fondement solide n’est établi permettant une nette distinction du sujet et de l’objet, ou un équilibre adéquat des sentiments de l’amour et de la haine p.119

Si l’on scrute la physionomie des passants dans une ville d’Europe occidentale, il est évident que la plupart d’entre eux poursuivent continuellement quelque idée intérieure, et cependant les faits qui se produisent autour d’eux ne leur échappe pas.si l’on débarque un moment dans un port africain, il est clair que la plupart des physionomies expriment un intérêt particulier pour quelque affaire immédiate, ou bien une apathie complète. p 119

 « …L’Africain n’est pas endormi, mais il semble bien vivre dans cet étrange état intermédiaire situé entre le sommeil et la veille, où la réalité et l’imagination se rencontrent et se confondent. Si l’état hypnotique est un état de conscience profonde quoique limitée, alors la conscience monoïdéique est un état préhypnotique ; et il se pourrait que certains pouvoirs de l’esprit d’un type social – intuition, hypnose et télépathie – ne soient que rarement compris, sauf par ceux qui passent leur vie dans ce domaine mal exploré. C’est là un sujet intéressant pour des recherches en Afrique. » p.193

A ces discours du psychologue font écho ceux du philosophe Emmanuel Mounier dans « l’Eveil de l’Afrique noire » qui dès après ses impressions sur un pays qu’il vient de fouler du pied, pénètre l’âme de son peuple.

« …Est-ce la lumière, ou la chaleur inhabituelle qui m'a éveillé Est-ce ce pépiement ouolof qui annonce ici le matin, comme ailleurs le chant des oiseaux ?

« …Il faut laisser se composer dans l'œil le jazz de la rue africaine, le syncopé des bleus passés et des jaunes agressifs, des blancs crus et des cretonnes bariolées, la danse légère des turbans de tout volume sur la piste moutonneuse des crânes noirs. Il faut être, comme eux, sans préoccupation » p.13

« Autour du punch, ils essayent de m'expliquer l'âme noire ».

« La clé du Noir, me dit l'un d'eux, c'est son absence totale d'individualisme. » [L'expérience, par la suite, m'apprendra que cet individualisme est en même temps, par des voies qui me sont encore peu claires, la plus grande attention de l'« évolué. »] Il ne se sent jamais comme un moi seul devant les autres, seul devant soi. C'est à la fois sa supériorité et son infériorité. L'intimité, l'intériorité ne lui sont pas connues. [Cela me semble plus vrai du Sénégalais que d'autres races.] Il est à chaque instant et dans chaque geste lié à toute une tradition, à toute une solidarité collective qui exige, de chacun de ses mouvements, un hommage. » p.13

« Ainsi vit-elle. Vie stérile, vie parasite de l'industrieux univers ? - vie contemplative ? C'est tout le problème. Il n'est pas résolu. Les deux données du drame africain l'une économique, l'autre spirituelle, la misère massive d'un continent, sa conception de la durée, se tiennent étroitement. » p.17

« À la porte commence la gens. Vous allez voir Untel, oncle d'Untel. Mais quand entrez-vous « chez lui » ? Des enfants grouillent dans la courette, devant la porte ouverte. Celui-ci dort, nu, sur des nattes de bazar, contre le sol. Est-il de la maison ? On l'enjambe, personne ne s'en occupe.

À l'intérieur, des hommes, des femmes, un peu partout. Ils n'ont pas l'air de savoir très bien pourquoi ils sont là, ni d'avoir quelque chose de précis à y faire. S'ils le savent, ce n'est sûrement pas comme nous le saurions. Ils semblent suspendus dans l'air ambiant, ils ne viennent de nulle part, ne vont nulle part, ils doivent être liés à un système de densités et de pesanteurs dont la clé nous est inconnue. » p.19

« Par terre, à même le plat et avec la main, nous mangeons le poisson mayonnaise, la salade pimentée, la viande coupée aux patates douces, le riz au poisson, servis par des Vierges bourguignonnes, des Vierges noires, drapées, les deux tresses sombres piquées de boules d'or courbées en cornes de chaque côté du visage, se joignant en cimier par-dessus le front rond. Silencieuses, elles apportent, remportent les plats. Les hommes ne les regardent pas, ne leur disent pas un mot. Parfois ils leur tendent un plat vide par-dessus l'épaule, sans détourner la tête. » p.19

« …Le premier drame de l'Afrique, c'est le décalage des lignes de départ dans la lutte mondiale contre la misère. Il est probable, avec sa pauvreté naturelle, que la tâche titanesque de son équipement ne deviendra possible [60] que le jour où le reste du monde cessera de s'épuiser en guerres et en budgets de guerre. » p.17

Ces écrits, concentrent presque l’essentiel de la trame autour duquel se tissent jusqu’à nos jours les narrations sur l’Afrique et les Africains.

Cette logique consiste essentiellement à comparer le meilleur de l’Occident au pire de l’Afrique. La cuisine occidentale se juge dans les restaurants gastronomiques, celle des Africains dans les foyers les plus démunis.

La cuisine, comme l’habitat du pauvre servent de mesure aux standards culturels de nos pays. La famine qui sévit dans les zones de conflits est l’image générale de l’Afrique et l’avancée du désert dans la zone sahélienne cache la verdeur tropicale du continent.

En Europe la parole est donnée aux experts, en Afrique, à l’homme de la rue ou aux valets de service.

Ces discours même s’ils peuvent receler certaines vérités, leur « scientificité » proclamée ne dépasse pas, bien souvent, l’habillage rhétorique qui permet de faire passer d’ineptes opinions pour des arguments solides.

Ces propos aux forts relents racistes, qui transpirent l’arrogance la plus vile, ont contribué à la déshumanisation des Africains, afin de justifier les tortures, crimes et mauvais traitements de la colonisation (parce que considérer les autres de barbares est une façon de s’autoriser à se comporter comme tel). Ils expriment par dessus tout, la volonté délibérée de salir, de façon indélébile, la dignité des autres membres de l’Humanité. Ces calomnies se retrouvent fixées pour des générations : dans les livres pour enfants, les dessins animés, les journaux télévisés, les documentaires, les films, les affiches publicitaires, les romans, les manuels scolaires, les livres de philosophie etc. Ces savants discours bien souvent, renseignent beaucoup plus sur leurs auteurs que sur les populations étudiées.

Cette manie d’étudier les autres, de se comparer à eux, mesurant tout : taille, poids, périmètre crânien, quotient intellectuel, ne trahit-il pas un manque de confiance en soi ?

Quand on est vraiment « Grand », a t-on besoin de rabaisser les autres pour se sentir bien ? Pourquoi n’y aurait-il pas de femmes heureuses, d’hommes attentionnés, d’enfants épanouis en Afrique ? A quoi cela sert-il d’étudier les comportements des hommes, si cela ne permet pas d’entretenir des rapports respectueux avec eux ? Comment peut-on se vanter de la grandeur d’une philosophie dont la sagesse se trouve si petitement formulée? La philosophie ne doit-elle servir qu’à animer les discussions feutrées ?

Les Africains devraient, eux aussi, commencer à publier des monographies sur les peuples occidentaux. Ils disposent après tout, du sens de l’observation, et de la capacité d’analyse. Ils maîtrisent les langues des pays occidentaux mieux que leurs chercheurs ne maîtrisent les nôtres. Ils ont séjourné dans leurs pays plus longtemps, et noué plus de contacts qu’ils ne l’ont fait. Nous disposons d’assez de sources documentées permettant de procéder à des études comparatives, afin de retrouver « l’uniformité » de leur mentalité à travers leurs comportements lors de leurs contacts avec les différents peuples.

Cela permettrait de mieux comprendre comment dans les « sociétés évoluées », la violence, aussi bien physique que psychologique, contre les autres peuples a pu atteindre des degrés de sophistication rarement égalée. Les peuples des premières sociétés organisées aimeraient comprendre comment la pollution de l’air, des eaux, la contamination de l’alimentation, l’industrialisation de la médecine, la course aux armements, des rapports humains basés plus sur la compétition que la coopération, peuvent constituer un progrès pour l’humanité.

Monsieur Mounier a tout de même eu raison de demander à propos de l’Afrique: « Qui nous autorise à lui imposer notre bonheur ? Car c’est une question que se pose les peuples des premières sociétés organisées qui, aussi bêtes qu’ils puissent être, savent qu’ils ne trouveront pas le bonheur dans la destruction de la diversité culturelle et naturelle. Ils ne parviennent pas, jusqu’à présent, à concevoir, en raison peut-être, de leurs limites intellectuelles, que le bonheur puisse s’obtenir en attisant les penchants les plus bas de l’Homme, tels que la peur, la haine, l’égoïsme, parce qu’ils sont porteurs de croissance économique. Quitte à pousser les plus fragiles à l’endettement, à la consommation d’antidépresseurs, d’alcool, de substances psychotropes, et les mène jusqu’au suicide.

Ils considèrent que la civilisation ne se mesure pas seulement au degré de développement technologique, ni à la hauteur des bâtiments, mais dans la manière dont les êtres humains sont construits ; à la façon dont ils interagissent entre eux, et à la place et au temps qu’ils accordent aux petits riens qui ont tellement de valeur, qu’ils ne peuvent se monnayer. C’est peut-être la raison pour laquelle « les valeurs universelles » ne réussissent à s’imposer, qu’à coup de bombardements, d’embargos, de déstabilisations et autres formes de  manipulations.

Le malheur est que, beaucoup d’Africains se sont appropriés ces discours chargés de représentations « eurocentristes » comme étant des évidences scientifiques, qui ont orienté leurs regards et participé à influencer leur perception d’eux-mêmes et de leurs sociétés.

La paresse ne devrait pas nous empêcher d’exercer notre esprit critique sur les discours, même les plus complaisants sur nos sociétés, et d’aller à la redécouverte, par nous-mêmes, des logiques qui gouvernent nos sociétés. Peut être, serions-nous surpris de nous rendre compte que beaucoup de notions que nous avons fait nôtres, ne résistent pas à l’analyse. On se rendra peut-être compte que la musique et la danse sont loin d’être omniprésentes dans les villages africains (pas autant qu’à la radio), et qu’elles obéissent à des règles très précises. Il est possible, moyennant un maigre budget, de dévoyer ces activités pour amuser des touristes ou valider le bon accueil réservé aux la pertinence de projets humanitaires.

Peut être qu’ainsi, nous nous rendrions aussi compte que la pauvreté est loin d’être naturelle en Afrique.

L’Afrique a connu la richesse et la prospérité bien avant son invasion. La noblesse de port et la prestance de nos femmes sont parmi les traces de cette prospérité encore présentes, pour qui sait bien regarder.

Si l’on veut nous convaincre de notre pauvreté naturelle, que la richesse est une exception chez les Africains, c’est pour nous pousser à limiter nos ambitions. Ainsi, au lieu de mobiliser nos énergies pour construire nos propres institutions, un monde à partir de notre propre vision, nous sommes condamnés dans une situation où les mieux formés se « vendent » sur un marché du travail qui échappe à notre contrôle, en considérant nos « réussites » basées sur nos mérites, comme des chances qui nous sont offertes tandis que la grande majorité se satisfait de travailler pour à peine plus « d’un dollar par jour ».

Si on ne se contente pas seulement de voir nos sociétés dans les livres, mais de les approcher avec un regard neuf, idéologiquement éduqué, on se rendra compte, que partout dans le monde le but de l’éducation est de former des individus adaptés à leur communauté. C’est ce que nous, Africains, devrions recommencer à faire, au lieu de continuer à être formés pour résoudre les problèmes et satisfaire les besoins des autres communautés.

En regardant nos sociétés avec nos propres yeux, on pourrait enfin mieux apprécier notre richesse.


Sources

Psychologie normale et pathologique de l'Africain

http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/38003/1/WHO_MONO_17_%28part1%29_fre.pdf
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/38003/2/WHO_MONO_17_%28part2%29_fre.pdf

Eveil de l’Afrique noire

http://classiques.uqac.ca/classiques/Mounier_Emmanuel/eveil_afrique_noire/eveil_afrique_noire.html

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Dernière publication : 16/04/2024