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Pour une Afrique Debout

Discours, Idéologies Et Résistances (Deuxième Partie)


Là où la tradition académique des Européens, en général, et des Français en particulier, reflète leurs préoccupations politiques, leurs questionnements existentiels et leurs ambitions économiques,1 celle des Africains est, quant à elle, laissée au gré du vent de «l’objectivité et de la neutralité ; qui curieusement, semble souffler, toujours dans le sens des intérêts des puissants. Ils ne parlent ni à leur peuple ni pour leur peuple.

Quand chez les autres peuples, l’affiliation idéologique est affichée et assumée jusqu’au sein même de leurs forces de police, les Africains sont devenus, des « citoyens du monde », convaincus que la mondialisation aurait aboli les différentes barrières, jusqu’aux différences de condition entre les dominés et les dominants.

Nous avons accepté que les critères de succès, la légitimité politique et la crédibilité académique, soient ceux validés par des institutions étrangères. Qu’ils soient établis, en dehors des normes, valeurs et intérêts de nos propres communautés.

Nous avons accepté que les intellectuels, les écrivains, les artistes africains reconnus, soient ceux qui sont validés par les étrangers, même si les populations africaines peinent à voir leur réelle contribution effective, dans l’amélioration de leurs conditions de vie.

Nous avons accepté notre « appartenance » à l’empire colonial, qui nous a asservi, en adhérant au principe de la « méritocratie », laquelle suggérerait, que la pauvreté résulte de pratiques culturelles rétrogrades, ainsi que du manque d’efforts de la grande masse, de laquelle il faut se démarquer. Le système d’oppression ainsi légitimé, on peut dès lors, en toute bonne conscience, saisir les yeux fermés, les « opportunités » qu’il offre.

Cette conception, rend normale, le fait que les différentes composantes de nos sociétés, mettent leurs talents, compétences, au service du système de l’exploitation de leur peuple.

Les Africains « modèles » qui ont su se « hisser » au sommet par « leurs mérites », sont en effet ceux sélectionnés et imposés par nos oppresseurs. Ils sont utilisés pour relayer leurs discours, légitimer leur politique, promouvoir leur mode de vie, et au final, nous faire accepter notre condition. 

Ils ne font que céder à une vielle stratégie de maintien des populations opprimées dans le giron de leurs oppresseurs en suscitant parmi ces derniers, l’admiration pour ceux qui « accèdent aux privilèges » de fréquenter les cercles des classes dominantes. Et qui demeurent néanmoins toujours marginalisés, car ne possédant aucun pouvoir réel et, pouvant être détrônés à tout moment par « ceux qui les ont fait ». Cette stratégie à l’air de bien fonctionner, car elle nous a plongé dans la torpeur pendant des décennies.

Lorsque l’on considère que les inégalités, ne sont pas les conséquences de politiques économiques imposées de l’extérieur, il n’y a aucune de raison de résister, car l’oppression elle-même est niée. C’est pourquoi, elle a même disparu du vocabulaire, pour ne plus concerner que des minorités et, non plus la grande majorité qui pâtit de la domination capitaliste occidentale à l’échelle mondiale.

C’est la généralisation de cette attitude qui nous maintient essentiellement dans la dépendance, qui est, pour une large part, favorisée par l’école et les différentes politiques de développement. Mais aussi importante que puisse être la dépendance dans le domaine économique et politique, celle dans le domaine intellectuelle, s’avère être plus paralysante, car c’est celle qui façonne, les autres domaines de nos sociétés.

Elle nous empêche de sortir de l’univers de la domination coloniale, nous prive de notre capacité de penser de façon libre et donc plus féconde. Elle favorise le mimétisme institutionnel, économique et culturel, transforme les «produits» de l’école, en véritables agents de la domination de leur peuple, inhibe toute volonté de changer notre condition.
L’absence de centres, réellement autonomes, de « production » endogènes de savoirs, d’universités qui favorisent la pensée critique, favorise la tutelle épistémique qui prévaut dans le monde académique.
Continuer à utiliser des méthodes importées pour comprendre les réalités sociales de nos pays, est une façon de baliser notre aventure intellectuelle, d’inhiber, de limiter notre liberté de pensée.
Les chercheurs et académiciens africains, dépendant principalement des fonds et donations en provenance de l’étranger, en sont réduits à collecter des informations, conduire des recherches et produire des rapports pour le compte des institutions et différentes organisations internationales.

Les savoirs et connaissances produits, ne servent que très rarement à adresser et résoudre les questions qui se posent au niveau local, mais servent les intérêts des donneurs de mission.

Les connaissances et informations produites suivent le même chemin que nos matières premières et les capitaux. Elles vont renforcer les capacités de production du savoir dans les pays dominants ainsi que leur capacité à maintenir leur domination.

Sans réorientation nouvelle, l’école continuera de servir au maintien des inégalités et injustices générées par un système d’exploitation, qu’elle contribue à faire entrer dans l’ordre normal des choses.

Ceux qui sont « alphabétisés »2 peuvent même devenir de véritables agents de la domination de nos sociétés en étant au service d’un système qu’ils sont « incapables » de penser, donc de transformer.
L’« alphabétisation  n’est pas « la solution »3 aux problèmes de l’Afrique, tant que son contenu, son orientation et ses finalités ne seront pas tournés vers la libération des Africains de la dépendance.

L’engourdissement de la volonté, émousse toute aspiration à la liberté, ce qui pousse à nous accommoder à la servitude. Cette accommodation à la servitude peut se traduire, par : les éternels discours énonçant les causes, faisant les constats de la situation du continent, sans pour autant y apporter des solutions ; s’appesantir sur d’insignifiants facteurs de divisions ; se contenter de dénoncer l’oppression. L’adhésion aux mythes, idéologies, paradigmes culturels véhiculés à travers les différents discours des oppresseurs et qui sont pris comme référence, à des conséquences paralysantes pour l’esprit et la volonté.

Nous avons renoncé à éduquer les Africains selon nos propres valeurs, car nous confondons instruction et éducation (les dirigeants et élites nous font lourdement payer cette confusion). Nous avons renoncé à nos droits naturels, nous contentant de ceux que les maîtres du monde veulent bien nous octroyer.

Nous avons perdu l’habitude de construire nos propres infrastructures et institutions, et, cherchons vainement notre confort dans l’univers façonné par les autres. Nous préférons « redoubler » d’efforts, pour prouver nos compétences, non pas à nous-mêmes ou pour le bénéfice de nos communautés, mais celui des autres communautés.

Nous préférons continuer de croire aux fausses promesses et aux fallacieux discours sans prêter attention aux actions posées. Nous nous contentons des bonnes intentions exprimées, sans nous intéresser aux détails, l’importance des projets, se juge aux nombre de milliards qu’ils coûtent et, non pas à leur pertinence ou leurs impacts réels sur la vie des populations. Nos objectifs ne sont plus d’obtenir l’indépendance économique, mais des taux de croissance à deux chiffres.

Sans aucun lien autre que la seule couleur de peau, sans projet politique autre que le vague « développement », qui consiste à « copier »4 l’Occident en tout, nous resterons à la merci des narrations qui, manipulent notre perception de nous-mêmes et du monde. Nous continuerons de naviguer à vue, emportés par les tendances, les modes, qui sont toujours dictées par les autres. Nous n’avons aucune image, aucune réputation, aucune dignité à préserver. Nous reproduisons nous-mêmes, les discours racistes, qui postulent la supériorité des occidentaux sur nous.

Faut-il s’étonner que les autres osent nous humilier, quand nous sommes les premiers, en raison de notre confusion, à nous dénigrer publiquement ?

C’est faute de sens de responsabilité collective, peut être à cause de l’ignorance de notre histoire et de celle des autres, que nous participons à salir la dignité des Africains sous le prétexte de les défendre.

C’est le cas quand nous versons dans l’admiration pour le « premier Africain » à intégrer une institution européenne ou à en recevoir les distinctions.

N’est ce pas dévaloriser les Africains que de se vanter du premier noir ou du premier Africain à accéder à tel poste ou exercer telle activité. Ne sommes-nous pas des êtres humains ? Existe-t-il une fonction ou une activité dont nous serions indignes ? Nous agissons comme si les Européens ont toujours été dans leur position actuelle. N’ont-ils pas eux aussi leur « première fois » ? La généralisation du confort et, de la société de consommation, n’est pas si ancienne que cela en Occident.

N’est-ce pas aussi se dévaloriser, quand, sous prétexte de promouvoir la bonne gouvernance, on accorde des prix à des Présidents pour ce qui est censé être leur devoir ? N’est ce pas infantiliser un peuple, que de le présenter à la face du monde comme étant incapable de produire des dirigeants dotés de sens éthique et moral ? Allons nous passer notre temps à nous défendre de ne pas être des fraudeurs d’élections et des corrompus ?

C’est le cas quand, après le naufrage du Lampedusa, la réaction « On sera riche ensemble ou on va se noyer ensemble » a été accueilli comme un acte de courage. Cette phrase qui, en plus d’apporter de l’eau au moulin à ceux qui voient l’immigration comme une menace sur la prospérité de leur pays, constitue une offense aux Africains. N’est-ce pas dévaloriser un peuple, que de considérer qu’il est incapable de se relever tout seul, par ses propres efforts ? Quel courage y a t-il, à lier éternellement le destin des Africains à celui des Occidentaux ? Les Africains seraient-ils incapables de résoudre ses problèmes par lui-même ?

N’est ce pas aussi le cas, quand on accepte la désorganisation de nos sociétés en laissant les différentes ONG organiser tous les domaines de notre existence jusque dans notre sphère privée ?
Ces interventions connaissent une recrudescence accrue avec les narratives, qui font porter le continent sur les épaules des femmes, dénigrant de cette façon les hommes. Qu’est-il arrivé aux hommes Africains, les pères, époux et fils de ces femmes ?

C’est en s’appuyant comme toujours, sur de bonnes intentions, pour occulter leurs préoccupations principales que s’est faite, avec notre extrême passivité, cette immixtion dans la sphère privée des Africains ; que des individus viennent nous apprendre comment être un Homme ou une Femme ?

Les femmes ne doivent pas être dupées par les discours qui flattent leur ego, au point de leur faire perdre de vue, la condition désastreuse de leurs sociétés attaquées depuis des siècles par les hommes occidentaux, concerne les hommes et les femmes. Si leur juste combat, pour la reconnaissance de leurs droits, la protection de leur intégrité physique et morale, doit être amplement soutenu, il doit cependant s’insérer dans celui de la libération du continent de l’exploitation générale dont il fait l’objet, car elle affecte la société toute entière.
Elles doivent refuser, d’être instrumentalisées, comme les hommes, par des forces qui ne partagent pas la même condition ni la même histoire.
Refuser que leurs priorités leurs soient imposées par des femmes dont l’entrée massive dans le monde du travail s’est faite en répondant à l’appel du patriotisme5, pour soutenir leurs hommes dans les guerres (guerres dites mondiales) qu’ils menaient principalement pour le contrôle et le partage des ressources des peuples colonisés.

Des femmes qui ne sont jamais ouvertement élevées contre l’oppression dont les autres peuples faisaient l’objet, elles se sont, au contraire, battues pour accéder aux mêmes privilèges que leurs hommes ont tiré de l’accaparement des ressources du reste du monde.
Elles continuent d’utiliser leurs privilèges, pour décider de ce qui est bien pour les autres femmes du monde, sans s’attaquer à la disparition des structures hiérarchiques oppressives, mises en place par leurs hommes et, dont la persistance, affecte la sécurité de ces femmes et de leurs familles dans leurs pays.

Nous ne devons pas laisser les forces extérieures, sous le prétexte de réduire les disparités hommes/femmes, devant l’accès à la terre et au crédit, dans des pays où les hommes ne possèdent ni la terre ni les banques, s’immiscer dans nos vie privées, dénigrer les traditions africaines comme si les leurs étaient parfaites.

Au nom de quoi, devrions-nous accepter comme supérieures, les normes et valeurs venant d’êtres humains qui ne sont pas plus parfaits que nous ?
Comment, ceux qui pour maintenir leur domination économique, n’hésitent point à déstabiliser des sociétés, générer des conflits qui mettent en danger la vie de nombreux hommes, de femmes et d’enfants, peuvent-ils nous convaincre de leur sincère préoccupation du sort des « couches les plus vulnérables » de nos sociétés ?

Doit-on oublier les impacts de l’oppression sur les populations ? Doit-on considérer que plusieurs siècles de violences, de déstabilisation et d’exploitation, n’ont eu aucun effet sur la configuration de nos sociétés, sur la santé physique et mentale, sur les conflits ethniques, les violences internes, sur la perception négative de soi ?

Ceux qui prêtent foi à ces discours, sont tout aussi complices.

Malgré les nombreuses initiatives en direction des femmes, leur condition, au lieu de progresser, n’a fait qu’empirer. De femmes autonomes, possédant leurs moyens de productions, transformatrices des produits agricoles, elles sont transformées en ouvrières agricoles, non syndiquées, ou réduites à des activités de collectes ou autres activités génératrices d’insignifiantes pour elles, et d’énormes de bénéfices pour leurs initiateurs.

Cette ingérence, qui a pour objectif de transformer la famille en unité purement économique, au service des intérêts du capitalisme occidental. Il permet la continuation de la logique d’éclatement de la structure familiale du temps de l’esclavage, qui séparait mari et femmes, parents et enfants, et d’intégrer les femmes dans le système de l’esclavage salarié. Aujourd’hui encore, les membres de la famille, sont disséminés aux quatre coins du monde, pour chercher ailleurs, ce qu’ils peuvent trouver chez eux.

Si les femmes africaines peuvent bien avoir des préoccupations communes avec les femmes des autres parties du monde, elles n’ont pas les mêmes objectifs et priorités, avec les femmes dont les hommes sont « maîtres » chez eux, mais également en dehors de chez eux». Leur rôle aussi bien que celui des hommes en Afrique, devrait s’enraciner dans le respect mutuel, dans l’amour de leur continent et les inciter à travailler ensemble, pour maintenir le rôle social de la famille, aussi bien que son rôle unité économique, orientée vers la résistance au système d’exploitation global.

De veiller ensemble que les forces extérieures ne prennent pas le contrôle sur le fonctionnement de l’espace familial, afin d’en faire une fabrique de serviteurs, c'est-à-dire des individus sans identité véritable, ni aucune culture, n’ayant d’autre aspiration qu’a servir le maître.

De faire en sorte que les parents ne soient pas entièrement absorbés par la recherche des moyens de satisfaire uniquement les besoins matériels de leurs enfants, mais de répondre à leurs besoins affectifs et spirituels. De faire en sorte que la flamme du meilleur de la tradition africaine, continue de brûler au cœur de nos foyers, afin qu’ils soient le lieu où seront forgées les personnalités de leaders intègres qui vont transformer positivement leurs sociétés.

Parce que la véritable fierté devrait consister à participer à la construction de sociétés capables de former des individus qui soient maîtres chez eux et des individus debout, partout où ils se trouvent ; et non pas des individus que les autres peuples feraient travailler, aussi bien dans leur continent qu’en dehors de celui-ci. Des individus que l’on ne pourrait pas retourner contre leur peuple.

De préserver leur santé, de respecter l’intégrité physique et morale, car, hier comme aujourd’hui le corps des femmes africaines, est soumis à toute sorte de violences ; aussi bien au niveau domestique que du fait des conflits meurtriers, mais aussi obstétricales de la part de certains services médicaux. Sous différents prétextes : le souci de faire bénéficier des techniques opératoires qu’offre la modernité, le souci de préserver leur santé et celles de leurs enfants, en se basant sur des cas exceptionnels, on peut se permettre de mutiler les femmes, sans leur consentement, ou pour des raisons purement pécuniaires, violer leur droit à disposer librement de leur corps, ou de choisir elles-mêmes, où, quand et comment elles veulent mettre leur enfant au monde.

Ces différents mouvements, sont tous affectés par un esprit élitiste, qui empêche les femmes qui en ont véritablement besoin, de bénéficier de ces différents programmes, qui ne profite qu’à une infime minorité.

Comme pour le racisme, la participation aux postes de directions ne signifie pas la fin du racisme et de l’oppression des Africains, la participation des femmes aux postes d’une administration corrompue, ne signifiera pas la fin du sexisme. 

La participation d’une minorité aux postes de « décision », n’empêche pas la grande majorité d’être victimes de la pauvreté, qui les oblige à se séparer de leurs époux et enfants, qui prennent le chemin de l’immigration pour les soutenir.

Nous voyons à travers ces discours la logique du racisme des siècles passés, qui persiste à travers le dénigrement de notre culture, en insistant sur le caractère rétrograde de nos traditions. Les femmes africaines censées ne rien trouver de positif dans cette dernière qui le « étouffe », elles doivent chercher leur « libération » dans la modernité occidentale.

Les narrations dans le domaine économique, n’échappent pas à cette logique. La récente campagne de « promotion » des bienfaits du néo-libéralisme en Afrique, à travers la « redécouverte de l’entreprenariat » par les Africains, participe à cette volonté de nous faire accepter l’hégémonie capitaliste. Elle cherche à nous convaincre qu’il suffit de changer de mentalité, que le problème de l’Afrique serait son manque d’initiative et non pas de l’exploitation de ses ressources, organisée avec la complicité d’une élite locale corrompue. Ces discours, qui curieusement prennent un ton plus optimiste, évoquent les modèles de réussite, l’augmentation des millionnaires, les taux de croissance à deux chiffres pour montrer le dynamisme du continent.
L’infantilisation des Africains, s’exprime aussi par cette tendance à faire de toute initiative individuelle, un modèle de réussite à reproduire sur tout le continent.

C’est l’ignorance de notre histoire, particulièrement celle économique, qui nous pousse à confondre esprit d’entreprise et d’initiative avec le capitalisme.

Hier comme aujourd’hui, les Africains n’ont jamais manqué de sens de l’initiative.

Les Africains ont pratiqué du commerce depuis des millénaires, l’esprit d’entreprise, les activités libérales ne nous sont pas inconnues, et même depuis des décennies, les expériences entrepreneuriales les plus brillantes sont le fait d’Africains n’ayant pas été « alphabétisés dans les langues coloniales. Les Africains qui manquent d’initiative sont, ceux là mêmes, issus de cette école de la servitude volontaire, ceux qui ne sont instruits que de la volonté de leurs maîtres et non pas éduqués pour servir les intérêts de leurs propres communautés. Ceci surtout, dans l’espace dit francophone où, la paresse des entreprises françaises qui y jouissent d’une position de quasi monopole et, n’ont pas su, contrairement aux pays dits « anglophones », favoriser ou tolérer, l’émergence d’un secteur privé dynamique.

Les entrepreneurs des autres pays bénéficient de structures, d’infrastructures et de réseaux qui, les soutiennent dans leurs aventures individuelles, les Africains sont quant à eux, laissés à eux-mêmes.

Les entrepreneurs locaux sont depuis les indépendances étouffés par de nombreux mécanismes soit financiers qui leur ferment l’accès au crédit, soit juridiques.6
Ces narrations vantant les vertus du néo libéralisme, reposent sur l’illusion du « progrès », entretenue par « l’apparition d’une classe moyenne » qui constitue la principale clientèle des centres commerciaux qui poussent sur le continent et est grande consommatrice des services financiers, de télécommunication, électronique, automobile etc.

Dans notre fausse espérance de participer « au rendez-vous du donner et du recevoir » de la mondialisation, nous participons ainsi à perpétuer l’inégalité des termes de l’échange. Les Africains se dépouillent de l’essentiel de leurs revenus, pour s’offrir les biens et services produits par les pays industrialisés, alors que les nôtres sont accueillis, avec, suspicion, méfiance et se débarrassent de leur identité pour faire leur chemin dans l’univers de la mondialisation néo-libérale.

Il suffit d’entendre certains de ces «nouveaux ambassadeurs du « capitalisme africain », qui en vantant la qualité de leurs produits, précisent, qu’ils ont été conditionnés en Europe ou en Amérique. C’est dire, qu’ils ne sont pas « fiers » de leur continent, mais s’attendent cependant, à ce que ce « dernier » soit fier d’eux. L’Afrique peut dans son ensemble, continuer de croupir dans la misère pour l’éternité, elle pourra toujours se consoler « des réussites individuelles » de ses filles et fils, qui ne veulent pas participer à son industrialisation. Car ils préfèrent la confiner aux activités de collecte et d’extraction des matières premières, réservant les emplois à grande valeur ajoutée à leurs pays d’adoption, cela au moment où l’Occident délocalise ses industries les plus polluantes. Si c’est cela l’avenir du développement africain au sein de la nouvelle économie, les inégalités risquent de persister. Ce seront toujours les mêmes qui disposeront du capital, des moyens de production, des capacités d’innovation technologiques et organisationnelles, de la « liberté du marché, et de circulation.

Si on prend le temps d’analyser notre situation, on se rendra compte que beaucoup d’initiatives sont prises pour donner l’impression du changement. La persistance de la pauvreté, la multiplication des foyers de tension, sont entre autres, des preuves de la vanité de ces projets « trompe-l’œil » largement médiatisés. L’Afrique reste toujours au point où on parle beaucoup plus de ses énormes potentiels que de leur exploitation effective. A l’heure actuelle, dans aucun secteur, nous ne pouvons parler de problème fondamental qui ait été résolu.

Nous avons accepté d’être considérés comme un peuple incapable de régler ses problèmes par lui-même. Et prenant goût à la facilité, nous avons laissé faire pendant des décennies, répondant naïvement à ses nombreuses mains tendues, qui cachent bien souvent, des desseins qui risquent de nous être fatals.
Ces discours sèment la division au sein de nos sociétés en faisant que les différentes couches et composantes de la société travaillent les unes contre les autres, selon des agendas définis par des organisations extérieures.

Les différentes organisations de la société civile (celle imposée de l’extérieur), mobilisent peu de monde, parce que ce qui fait sens auprès du public occidental, ne l’est pas forcément aux yeux des populations. Elles dépendent fortement des subventions étrangères. N’est-ce pas assez ironique que ceux qui sont censés être les agents du changement en Afrique, reproduisent le schéma de la dépendance intellectuelle et financière. Au final, les différents éléments, participent à faire triompher la stratégie de la division au sein de la société. « Les alphabétisés » et les différents cadres chargés d’exécuter les différents programmes élaborés par les institutions internationales, sont souvent très éloignés des populations qui s’expriment dans les langues nationales. Les femmes leaders « imposées » par la « communauté internationale » ne disposent d’aucune légitimité auprès de leur concitoyennes, ancrées dans leurs valeurs culturelles et qui n’ont pas attendu les programmes pour montrer leurs qualités d’entrepreneuses et de leadership.

Faute de véritables projets collectifs, les Africains seront toujours bien disposés, à aider les autres communautés à réaliser les leurs.

Tous ces discours, ont pour objectif de légitimer la main mise étrangère dans nos sociétés à travers les différentes interventions et législations qui sont autant de violation de notre liberté.

Toujours très perméables aux discours dominants, nous répétons pieusement les slogans creux, que les Occidentaux nous mettent dans la bouche. La mode récente, consiste à promouvoir un type de partenariat « gagnant-gagnant ». Le principe même du véritable partenariat, n’est il pas que chacune des parties soit rémunérée en fonction de son investissement ? Le terme pour désigner un partenariat gagnant-perdant, c’est l’exploitation.

Et en l’absence de véritable idéologie clairement articulée, nous nous accrochons à la « fierté raciale »7, laquelle seule, ne suffit pas à nous sortir de notre condition.

Le besoin de reconnaissance, nous pousse à considérer toute promotion individuelle au sein des institutions du système de domination global, même s’ils militent contre les intérêts de nos populations comme source de fierté collective.
Elle nous fait admirer, par identification, ceux que les oppresseurs associent à leur système pour le faire durer, en évitant toute remise en cause de l’ordre établi.

C’est ainsi que, de la même façon qu’hier, les tirailleurs étaient prêts à mourir pour défendre «la mère patrie» qui les assujettissait et, brandissaient fièrement leurs médailles ; aujourd’hui encore, beaucoup d’Africains sont fiers de servir les oppresseurs de leurs peuples et de recevoir les «honneurs» de ceux qui bien souvent, se sont hissés au sommet de leurs pays à force d'intrigues, de trahisons et de coups bas.

Derrière ces narrations, qui permettent de justifier les nombreuses interventions sur le continent africain, se dessine le principe même du racisme, qui postule la supériorité du « Blanc Occidental » sur les Africains. Principe que nous avons intériorisé et validons nous-mêmes, dans nos interactions et comportements. Car il faut bien reconnaître, que si l’incapacité des Africains à résoudre leurs problèmes économiques, sociaux et politiques sans l’aide extérieure, si les problèmes récurrents du continent, ne sont pas les conséquences de siècles d’oppression, de violences et d’exploitation qui persistent, elles sont forcément dues, à une infériorité intellectuelle, qui nous rendrait inaptes à vivre de façon autonome.

Dans ce cas il faut s’attendre à ce que, des milliers d’Occidentaux continuent de sillonner nos pays pour enseigner la façon de planter des haies autour des champs à ceux qui ont labouré la terre pendant des millénaires, apprendre comment transformer les produits agricoles à des femmes, qui ont vu leurs mères et grands-mères les transformer de façon ingénieuse. C’est parce que l’on a le regard tourné ailleurs, que l’on a jamais cherché à fonder notre modernité sur les savoirs et pratiques endogènes.

Tant que durera cette attitude, la production intellectuelle en Afrique sera marginale et la dépendance, qui caractérise les rapports de l’Afrique par rapport au reste du monde, risque de durer encore longtemps.

Rompre avec la tutelle occidentale, renouer le dialogue de l’Afrique avec elle-même, permettrait de sortir du mimétisme, d’élargir le champ de notre vision et d’explorer de nouvelles pistes

La décolonisation de la pensée, doit répondre à l’urgent besoin de transformation de nos sociétés. Sinon, nous continuerons d’avoir de nombreux économistes, philosophes, psychologues et sociologues « désincarnés », sans aucune œuvre fondatrice dans leurs domaines respectifs, ou qui pourrait jeter une lumière sur les réalités des populations africaines.

Nous devons, dans nos efforts, être animés par la ferme volonté de nous libérer de la pauvreté et de la dépendance. C’est cette volonté qui doit nous motiver dans nos différentes recherches de connaissances, de solutions, et devrait nous inciter à, créer des plateformes de sociétés civiles capables d’influencer les décisions politiques et de rendre les dirigeants comptables de leurs actions et, de former ceux qui vont servir loyalement, les intérêts de nos peuples.

Car dans le reste du monde, des millions d’individus se lèvent chaque jour, pour s’adonner à des activités qui sont idéologiquement. Car crées, afin de résoudre des problèmes crées par des décisions politiques de leurs pays, pour répondre à des questions relatives à la sauvegarde de leurs intérêts nationaux ou internationaux.
Si nous travaillons juste pour « gagner notre vie », sans nous interroger sur les finalités de nos activités, les intérêts qu’elles servent8, devrions-nous alors nous étonner de la situation qui prévaut sur le continent ?

Pouvons-nous exiger des dirigeants africains qu’ils servent nos intérêts, alors que nous sommes occupés aux quatre coins du monde, à servir ceux de l’empire ? Que notre intelligence, nos talents et notre courage, sont mis au service des plus forts ?

Même si nous devons saisir les opportunités qui se présentent à nous, un sens élevé de la responsabilité devrait nous habiter afin qu’elles ne soient pas au détriment de l’équilibre social politique et environnemental de nos sociétés, car nos actions quotidiennes, nos activités, et habitudes de consommation, elles affectent la paix, la sécurité dans nos pays et la terre toute entière.


Sidya DIOP


Notes

1 ”Although the structuralist movement emerged in reaction to existentialism, and came to prominence two decades after the heyday of existentialism, the two philosophies have a common origin in the inter-war intellectual crisis in France. Sartre was only three years older than Lévi-Strauss, Simone de Beauvoir and Merleau-Ponty were his exact contemporaries. The difference in degree of political involvement in the 1930s is closely associated with the different philosophical concerns of the three. While Sartre and Merleau-Ponty had an introspective concern with the problem of the individual conscience in a society whose values seemed bankrupt, Lévi-Strauss appears to have been more concerned with the exploitation and oppression of the individual in the name of those values, thus with objective social questions rather than subjective moral dilemmas”. P 7 à 8

Notre traduction
Bien que le mouvement structuraliste ait émergé en réaction à l'existentialisme et qu'il ne s’est imposé que deux décennies après l'apogée de ce dernier l'existentialisme, les deux philosophies ont une origine commune dans la crise intellectuelle inter-guerre en France. Sartre n'avait que trois ans de plus que Lévi-Strauss, Simone de Beauvoir et Merleau-Ponty étaient exactement du même âge.
La différence de degré d'implication politique dans les années 1930 est étroitement associée aux différentes préoccupations philosophiques de ces trois. Alors que Sartre et Merleau-Ponty s'intéressaient personnellement, au problème de la conscience individuelle dans une société dont les valeurs semblaient en faillite, Lévi-Strauss semble avoir été plus préoccupé par l'exploitation et l'oppression de l'individu au nom de ces valeurs, donc avec des questions sociales objectives plutôt que des dilemmes moraux subjectifs.

“To understand the context within which structuralism and existentialism emerged it is necessary to outline the traditions in reaction to which they developed. The close relationship between French academic and political life under the Third Republic means that these traditions, and the reactions to them, also have to be located politically….
The rise of Durkheimian sociology was intimately connected with the rebuilding of France after the Franco-Prussian War. This task fell to the Third Republic, to which the Durkheimians were passionately committed. The Republicans, and the Republic itself, were opposed on the Right by various nationalistic, militantly Catholic, and monarchist, extra-parliamentary groups. On the Left they were opposed by the growing organization of the working-class, which also tended to take an extra-parliamentary, syndicalist, form. The Republicans, whose following was largely petit-bourgeois, were held together by their opposition to the monarchists, and, increasingly, by the anti-clericalism which came to the fore in their attempts to secularize the education system”. P 9 à 10

Notre Traduction
Pour comprendre le contexte dans lequel l'existentialisme et le structuralisme sont apparus, il est nécessaire de d’indiquer les traditions contre lesquelles ils se sont développés. L'étroite relation entre la vie politique et universitaire français sous la Troisième République signifie que ces traditions, et les réactions qu'elles ont suscitées, doivent elles aussi être politiquement « situées » sur le plan politique.
Durant l’entre-deux-guerres, l’université a été dominée par la sociologie durkheimienne et par la philosophie Bergsonienne, deux écoles de pensée qui avaient été étroitement associées à la République d'avant-guerre. Je reviendrai brièvement sur chacune d’elle. La montée de la sociologie durkheimienne est intimement liée à la reconstruction de la France après la guerre franco-prussienne. Cette tâche incombe à la Troisième République, dans laquelle les Durkheimiens se sont dévoués avec passion. Les républicains et la République elle-même, rencontrent une opposition de droite constituée par les divers nationalistes, militants catholiques, monarchistes, et des groupes extra-parlementaires. A gauche, ils faisaient face à une classe ouvrière en pleine expansion, qui avait aussi tendance à s’organiser sous forme de syndicats, de groupes extra parlementaires et groupes parlementaires. Les républicains, dont les sympathisants sont composés en grande partie de petit-bourgeois, ont été unifiés par leur opposition aux monarchistes, et, de plus en plus, par l'anti-cléricalisme qui a été mis en évidence dans leurs tentatives de séculariser le système éducatif.

Simon Clarke
The Foundations of Structuralism
A critique of Levis Strauss and the structuralist movement
The Haverster Press Limited 1981
THE HARVESTER PRESS • SUSSEX
BARNES & NOBLE BOOKS . NEW JERSEY

2 Faut-il remarquer que l’on est tous analphabètes dans une certaine mesure, il y a ceux qui le sont dans leurs propres langues, ceux qui le sont dans des langues imposées, d’autres dans des langues majeures de communication etc.

3 L’éducation ne saurait à elle suffire pour lutter contre la pauvreté, si elle n’est pas intégrée dans un environnement politique, social, économique général qui aspire au progrès collectif.
D’autre part, l’éducation sans une vision, une idéologie respectueuse de l’humanité et de son environnement, n’est pas la « solution ».la preuve en est l’état dans lequel se débat le monde. Ce sont des personnes éduquées qui ont mis au point les armes qui menacent la sécurité de millions d’individus, qui ont manipulé les semences, dégradé la nature, et élaboré les moyens d’étouffer les libertés individuelles. L’utilité de l’éducation dépend grandement de ses finalités, selon que ses objectifs soient de dominer le monde ou de l’améliorer.

4 Copier véritablement l’Occident, n’est ce pas reconduire sa stratégie de, d’asservissement et d’accaparement des ressources des pays du monde, de protection de ses marchés, et de relations économiques privilégiées entre européens, entre autres?

5 “Undoubtedly, appeals to patriotism would cause many women to seek war employment. Nevertheless some means will have to be found to relieve women homemakers of part f toheir family obligations before they can assume work outside the home. This problem has been met in some foreign countries through the establishment of community nurseries, staggered and part-time hours, and other measures which enable women to meet home obligations and still seek employment. In addition to community nurseries in some industrial areas, various war firms in Great Britain have established creches in the plants for the care of children of pre-school age. Where facilities for such care are not available in the factory, arrangements are frequently made for neighbors to care for children of working mothers”. (P 7)

Notre Traduction
Sans aucun doute, les appels au patriotisme, ont poussé beaucoup de femmes à chercher des emplois dans l’industrie de l’armement.
« Néanmoins certains moyens devront être trouvés pour soulager les femmes au foyer, d’une partie de leurs obligations familiales avant qu'elles puissent assumer le travail à l'extérieur. Ce problème a été rencontré dans certains pays étrangers par la mise en place de pépinières communautaires, échelonnés et les heures à temps partiel, et d'autres mesures qui permettent aux femmes de satisfaire aux obligations domestiques tout en cherchant un emploi. En plus des garderies communautaires, dans certains domaines industriels, diverses entreprises de guerre en Grande-Bretagne ont mis en place des crèches dans les plantes pour les soins des enfants d'âge préscolaire. Lorsque des endroits pour de tels soins ne sont pas disponibles à l'usine, des dispositions sont fréquemment prises par les voisins pour s'occuper des enfants de mères qui travaillent. »

Employment of Women in War Production
Bulletin july 1942 Us social security administration                     https://www.ssa.gov/policy/docs/ssb/v5n7/v5n7p4.pdf


6 Coca Cola contre Nouvelles Brasseries Africaines, au Sénégal et Nestlé contre Codilait au Cameroun par exemple.

7 Nous parlons ici de la fierté qui consiste à admirer toute promotion ou ascension d’Africains dans le système d’oppression capitaliste, sans tenir compte des intérêts qu’ils servent. Ce sentiment de fierté déconnectée de tout véritable engagement pour servir l’Afrique. Ceux pour qui par exemple, la « culture Africaine » n’est pas une arme de libération mais une bulle protectrice devant les agressions de la mondialisation capitaliste.

8 “I argue that the hidden root of much career dissatisfaction is the professional’s lack of control over the “political “component of his or her creative work. Explaining this component is a major focus if this book. Today’s disillusioned professionals entered their field expecting to do work that would “make a difference” in the world and add meaning to their lives. In this book I show that in fact, professional education and employment push people to accept a role in which they do not make a significant difference, a politically subordinate role. I describe how the intellectual boot camp known as graduate or professional schools with its cold – blooded expulsions and creeping indoctrination systematically grinds down the student spirit and ultimately produces obedient thinkers-highly educated employers who do their assigned work without questioning it goals. It shows how students and working professionals face intense pressure to compromise their ideals and sideline their commitment to work for a better world.
And it explores what individuals can do to resist this pressure and pursue their social visions. People usually don’t think of school and work in terms of such a high –stake struggle. But if they did they would be able to explain why so many professional Training programs seem more abusive than enlightening and why so many jobs seem more frustrating than fulfilling.

Notre Traduction
"Je soutiens que la raison cachée d'une grande partie de l'insatisfaction professionnelle du travailleur, est l'absence de contrôle sur l’aspect " politique "de son activité professionnelle. Expliquer cette composante politique, est un objectif majeur de ce livre. Les professionnels désabusés d’aujourd’hui, ont fait leurs différentes choix professionnels dans l’intention de « faire la différence », d’ajouter du sens au monde et à leur vie. Dans ce livre, je montre qu'en réalité, la formation professionnelle et l'emploi, poussent les gens à accepter un rôle dans lequel ils ne pourront pas faire de différence significative, car ils seront confinés à un rôle secondaire de subordonné politique. Je décris comment les camps d’entraînement intellectuels que sont les universités et écoles supérieures de formations professionnelles avec, leurs impitoyables procédures d’élimination et de subtil endoctrinement, sapent le moral de l'étudiant et produisent, au bout du compte, de façon systématique, des penseurs dociles et des employés hautement qualifiés qui font le travail qui leur est confié, sans remettre en cause ses finalités. Il montre comment les étudiants et les professionnels font face à une intense pression, qui les pousse à compromettre leurs idéaux et mettre de côté leur engagement à travailler pour un monde meilleur.
Et il explore les moyens que les individus peuvent faire pour résister à cette pression et poursuivre leurs visions sociales. En général, les gens ne pensent pas que l'école et le milieu professionnel soient l’objet d’aussi importants enjeux. Mais s'ils en étaient conscients, ils seraient en mesure d'expliquer pourquoi de nombreux de programmes de formation professionnelle semblent plus étouffants stressants qu’instructifs et, pourquoi tant d'emplois semblent de plus frustrants qu’épanouissants ».

Jeff Schmidt
Disciplined Minds: A Critical Look at Salaried Professionals and the Soul-battering System That Shapes Their Lives
Ed: Rowman & Littlefield Publishers 2001


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Dernière publication : 16/04/2024