Relever les défis du militantisme Africain
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Après plus d’un demi siècle de pseudo indépendances, il apparaît évident que nos pays sont dirigés dans leur grande majorité par une classe dirigeante qui est clairement au service d’intérêts étrangers. Cette classe dirigeante est occupée à l’organisation du pillage de nos ressources naturelles, au bradage de nos terres et participe à maintenir le secteur économique, à l’échelle continentale sous le contrôle des entreprises étrangères. Cette classe a instauré un système basé sur la corruption, le clientélisme et l’endettement pour des générations, qui participe à maintenir le peuple africain dans la servilité.

Elle a pris en otage le peuple avec le soutien d’une bourgeoisie parasite, d’académiciens qui vivent principalement des subsides des forces néocoloniales et la complicité de certaines autorités religieuses et traditionnelles.

Face à cette situation d’impuissance généralisée qui menace la survie de nos sociétés, nous pensons que la vie politique de nos pays ne saurait se limiter au rythme monotone des échéances électorales. Celles-ci avec leurs florilèges de promesses jamais tenues, favorisent la division au sein des populations plus qu’elles ne permettent de les mobiliser afin de s’attaquer aux tâches prioritaires d’amélioration de leurs conditions d’existence. Elles ne servent en définitive, que de leurre pour perpétuer le statu quo.

Nous pensons que pour sortir nos populations du cycle infernal de l’exploitation, de l’oppression et de la misère, il faut une transformation radicale de nos sociétés en vue de créer les conditions de la réappropriation par les peuples de leurs instruments économiques, politiques, de leur souveraineté effective. Cela nécessite une mobilisation de toutes les couches sociales pour mener une réflexion et travailler à changer le cours des choses.

L’Afrique n’appartient pas à nos dirigeants. Ces derniers sont censés être au service de nos aspirations, et au bout du compte, nous sommes responsables de nos existences et de l’état de l’Humanité toute entière. L’état du pouvoir en Afrique dépend grandement de la manière dont les Africains ont décidé d’interagir les uns envers les autres, si nous voulons changer sa nature, nous devons changer la nature de nos interactions.

La lutte contre la domination du continent africain et l’exploitation de ses populations est un combat dans lequel les organisations politiques africaines devraient s’impliquer davantage.

Les jeunes Africains ont rarement pu bénéficier de structures organisationnelles en mesure de former leur conscience politique. En dehors des structures partisanes longtemps demeurés dans la clandestinité du mouvement syndical et estudiantin, les rares partis et organisations dites de masse qui pouvaient former à la discipline et à la rigueur du militantisme font cruellement défaut.

Un des défis des mouvements progressistes doit consister à reconquérir le terrain occupé par les forces et agents de « l’internationale néolibérale ». Cette dernière a su anticiper le réveil des jeunes Africains et ont commencé à canaliser leur révolte. Ainsi voit-on l’émergence de mouvements de jeunes dont l’activisme est ouvertement encadré, encouragé et soutenues par les chancelleries des pays Européens et par Washington.

C’est ce qui explique peut être le silence de ces prétendues sentinelles de la Démocratie, et de la bonne gouvernance, sur les actions de leurs maîtres. On ne les entend pas sur les accords de partenariat par exemple, l’accaparement des terres, l’installation des bases militaires etc.

La démarche de ces gardiens du statu quo consiste principalement à la manipulation des symboles révolutionnaires, l’organisation d’actions citoyennes, l’utilisation efficace des nouvelles technologies pour communiquer, et mobiliser.

Ces mouvements risquent de neutraliser ou détourner les aspirations révolutionnaires de la jeunesse, dans un contexte où les mouvements dits progressistes en Afrique n’ont pas suffisamment investi dans l’édification de structures permettant de maintenir la vigilance des populations sur les batailles qui doivent être menés.

La collaboration de différentes catégories sociales avec le colonisateur, phénomène que connaissent tous les peuples vaincus, a pris une ampleur différente en Afrique. La longévité des régimes néocoloniaux soutenus par la présence militaire permanente occidentale a permis aux classes parasites de se reproduire et d’avoir assez de force pour influencer de façon durable, la culture populaire.

Nous devons tirer les leçons du passé et engager une réflexion sur les raisons des échecs des initiatives passées. Il faut adopter une culture de réflexion globale et d’anticipation, si nous ne voulons pas rester dans les « révolutions avortées ».

La longue liste des dirigeants martyrs qui se sont succédé ne devrait elle pas nous pousser à nous demander si l’Afrique n’a pas plus besoin de peuples forts que de bons dirigeants ? Peut-on accéder au « pouvoir » et changer la situation en comptant sur des populations de plus en plus dépossédées de leurs moyens de survie, de toute emprise sur leur existence et sans conscience des enjeux socio économiques à l’échelle mondiale ?

Il faut adopter une culture de réflexion globale, et d’anticipation, si nous ne voulons pas rester dans les « révolutions avortées » et relever les défis du militantisme africain.

L’un des plus grands défis sera de sortir de cette logique d’émiettement des organisations sans aucune coordination entre elles, si nous voulons redonner un cadre d’expression adéquat à la soif de changement des jeunes.

Tout cela nécessite un travail de réorientation idéologique et stratégique du Panafricanisme.

Le panafricanisme, comme toute idéologie, prend la direction que lui impriment ses acteurs. Il connaît ainsi plusieurs courants et tendances, qui a l’heure actuelle doivent unir leurs efforts pour face aux nombreux défis auxquels sont confrontés les populations africaines.

Il est généralement défini comme le mouvement global qui tend vers l’Unité de l’Afrique et des Africains contre l’oppression et l’exploitation sous l’hégémonie occidentale.

L’idéologie qui encourage la solidarité des Africains à travers le monde, est basée sur l’idée que l’unité est nécessaire pour le progrès économique, social et politique du continent.

Seulement cette unité ne saurait se faire avec tous les Africains, du moins, pas avec ceux qui profitent de l’oppression de leur peuple ; elle doit concerner ceux qui sont déterminés à travailler pour le progrès social des populations.

 

L’unité ne doit pas s’effectuer non plus, sous la tutelle étrangère comme elle est en train de se dessiner actuellement à travers les intégrations sous-régionales et régionales tel la CEDEAO, CERMAC (Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale) ou l’Union Africaine.

Ces espaces où l’Empire, par l’imposition d’un cadre législatif et politique, façonne l’environnement au sein duquel vont opérer ses corporations multinationales.

L’unité sous la dépendance de nos oppresseurs ne saurait en rien garantir la sécurité de nos populations et assurer leur prospérité. Sans coopération, économique et commerciale, sans l’abolition des frontières permettant la libre circulation des citoyens Africains, il serait difficile d’entrevoir des chances de voir ces espaces d’intégration profiter aux Africains.

L’unité de l’Afrique, n’a de sens que si elle permet d’acquérir et préserver notre souveraineté politique, économique, financière, culturelle, militaire, de nous doter de tous les moyens nous permettant de ne plus subir la violence et l’humiliation de la servitude.

Dans cette optique, l’unité Panafricaine doit exprimer la confluence des aspirations des Africains d’hier, réduits en esclavage, qui auraient souhaité vivre au sein d’institutions capables de garantir leur liberté, avec celles des Africains d’aujourd’hui, qui rêvent d’une Afrique capable de les sortir de épargner l’humiliation de la servitude garantir à eux et leurs descendants un meilleur avenir.

L’unité doit servir le rêve de voir une Afrique qui retrouvera sa place en tant qu’entité géopolitique libre dans le concert des nations.

Comment faire parvenir le projet panafricaniste aux populations ?

Le panafricanisme doit-il consister seulement à présenter les visions des « pères fondateurs » du panafricanisme, dont la contribution et l’influence à l’éveil des jeunes générations aussi grande qu’elle puisse être, ne se limite principalement qu’à ceux ayant fréquenté l’école occidentale ?

Seulement, la grande majorité des Africains n’a pas fréquenté cette école, et la construction d’une Afrique forte ne saurait se faire sans leur engagement et leur participation.

Nous devons comprendre que les éléments de la pensée panafricaniste ne sont pas étrangers à la culture Africaine. Les principes de l’autodétermination et de l’autonomie, ne constituent point des innovations introduites par des penseurs panafricanistes. Elle est la preuve justement de la compréhension par ces derniers que ces principes s’inscrivaient dans la continuité de l’histoire du peuple.

C’est pourquoi, parmi cette catégorie de populations considérées comme illettrées, on retrouve des structures organisationnelles originales et des expériences d’autogestion dont le mouvement Panafricain pourrait s’inspirer.

Si nous devons respecter nos aînés qui, à des moments différents, ont incarné le combat pour la libération des Africains et se sont sacrifiés pour nous, nous devons, en vue de leur faire honneur, parfaire leur œuvre. Et cela ne saurait se faire sans interroger leur méthodologie, tester la pertinence de leurs idées par rapport à la marche du monde actuel. Si, nous installer sur des épaules de géants nous a permis de voir plus loin, il nous faudra en descendre pour effectuer le chemin qui nous reste à parcourir et acquérir nous aussi des expériences qui serviront de leçons aux générations futures.

Nous pensons que le panafricanisme ne saurait être limité au rêve ou de la prédiction d’un individu, mais doit exprimer la réalisation des aspirations collectives des populations africaines en se mobilisant autour de leurs préoccupations sociales et leurs intérêts économiques.

Dans cette perspective, l’unité Panafricaine doit exprimer la confluence des aspirations des Africains d’hier, réduits en esclavage, qui auraient souhaité vivre au sein d’institutions capables de garantir leur liberté, avec celles des Africains d’aujourd’hui, qui rêvent d’une Afrique capable de les sortir de la servitude.

 

Elle doit capturer les souhaits des travailleurs réduits à la précarité, condamnés dans leurs propres pays à travailler à vie comme journaliers, sans aucune protection sociale, délaissés quand ils sont mutilés après des accidents de travail, et qui aimeraient bien vivre dans une Afrique non soumise à cette infernale exploitation. Epouser les ambitions des femmes qui souhaiteraient vivre dans une Afrique qui les libérerait de toute sorte d’oppression, leur donnerait les moyens permettant, de garantir leur sécurité, et les conditions de faire épanouir leurs potentialités.

 

Nous pensons aussi que l’unité du continent ne devrait pas non plus se faire sous le modèle économique capitaliste, dont le principe est d’organiser les conditions d’enrichissement d’une minorité, par l’exploitation du grand nombre. Ce modèle ne fera que reproduire le cycle de l’oppression et de l’exploitation.

Avons-nous réellement besoin de nous lancer dans cette folle compétition, qui consiste essentiellement, à rivaliser d’imagination afin d’obtenir la réduction des coûts de production, par la surexploitation des travailleurs, des producteurs et la baisse de la qualité des produits ? Nous ne voyons pas l’intérêt de suivre le reste du monde dans cette entreprise de transformation, en un vaste atelier entièrement dédiée à la production à outrance, l’exploitant les humains, torturant les animaux, agressant l’environnement, réduisant presque à néant, tout espace de respiration spirituelle et de recréation sociale.

Nous n’allons pas pour autant rester les bras croisés à regarder se faire le partage du continent africain et laisser le contrôle des leviers économiques entre les mains de corporations multinationales étrangères. Nous possédons de moins en moins de terres et d’entreprises sur le continent. Nous devons créer les conditions de notre survie, créer des opportunités d’emplois pour les jeunes et des alternatives pour les populations en difficultés, regagner le contrôle sur nos économies, créer des structures économiques et institutions financières qui permettront au fur et à mesure de sortir de la dépendance.

D’où l’importance de renforcer la solidarité économique entre les Africains sans tomber dans les pièges de « la solidarité raciale ». Toutefois, la solidarité aux entreprises africaines ne doit pas se faire de façon aveugle.

Il ne s’agit pas de soutenir des entreprises possédées par des Africains qui n’ont aucun impact social sur les populations, car dans ce cas, la « solidarité raciale » risque de n’être qu’un moyen de promotion individuelle et non point un instrument de progrès collectif.

Cette solidarité devrait s’inscrire dans une logique permettant de fournir une alternative au système économique actuel. L’interdépendance économique fait qu’un système économique socialement solidaire ne saurait être limité aux seuls acteurs Africains. La collaboration économique avec les autres peuples devrait reposer sur des principes qui tiennent compte du mode de financement des entreprises, de leurs méthodes de production, des conditions de travail et de l’impact sur la santé et l’environnement. Et surtout, la manière dont elles permettent aux populations d’échapper à l’exploitation, d’avoir plus d’emprise sur leurs conditions d’existence, et d’accroître leurs capacités d’action politique et d’affermir leur liberté.

C’est ainsi que nous pourrons participer à l’avènement d’un nouveau modèle économique au niveau mondial.

Enfin, la « solidarité raciale » ne doit pas nous pousser à commettre l’injustice contre les autres. De même que la crainte de ne pas heurter certaines communautés ne doit pas nous amener à nier la souffrance des membres de notre communauté. Parce qu’en définitive, soutenir le lutte contre l’oppression de sa communauté et vouloir son progrès ne signifie pas être contre les autres communautés.

L’autre défi, après l’unité des forces panafricaines, sera de retrouver le grand chemin de la lutte contre les injustices dans le monde.

L’Occident comme l’Afrique ne sont pas des entités homogènes. De la même façon qu’en Afrique nous trouvons ceux qui collaborent avec les oppresseurs, ceux qui demeurent « neutres » et ceux qui résistent, en Occident nous avons aussi  ceux qui combattent ce système.

Nous avons une longue tradition de solidarité avec les mouvements et organisations qui à travers le monde luttent contre les différentes formes d’oppression et d’injustices, particulièrement ceux issus du mouvement ouvrier. Les jeunes générations ne doivent pas ignorer que les échanges idéologiques et organisationnels avec ces organisations font partie intégrante de l’histoire du combat contre l’oppression des peuples « noirs » de la lutte anticoloniale.

Si nous sommes à un moment de l’histoire de l’humanité où c’est peut être la première fois que les opprimés d’un Empire peuvent disposer d’informations sur leurs oppresseurs, communiquer, se rencontrer aussi facilement, c’est peut être parce qu’ils ont une mission commune à accomplir.

Un des défis du Panafricanisme sera de reconstruire cette solidarité sur des bases nouvelles, dans le refus de toute compromission avec nos valeurs et objectifs pour retrouver le chemin d’une lutte commune pour plus de justice dans le monde.

Car si nous devons rester ouverts aux échanges d’expériences, nous refusons de recevoir des leçons sur les orientations majeures de notre combat.

Nous ne devons, non plus, avoir aucun complexe à poser la question raciale partout où elle se pose. Nous n’avons à accepter aucun compromis sur cette question mais la lucidité devrait nous permettre de régler ces questions sans tomber dans les dérives et travers de nos oppresseurs.

C’est peu de dire que le militantisme africain a des tâches beaucoup plus importantes qui vont au delà de simples discours politiques, de la rhétorique anti occidentale et du commentaire des mouvements de l’empire.

La compréhension des mécanismes du système ne devrait pas nous limiter à sa constante dénonciation, le travail de déconstruction peut bien s’accompagner de la construction de nouvelles alternatives.

Nous ne pouvons plus continuer d’attendre les changements de nos dirigeants. D’ailleurs, s’il est aussi facile de se débarrasser de nos dirigeants les plus dévoués à leurs peuples, n’est ce pas justement à cause de notre incapacité à faire corps derrière eux?

Il s’agit de rompre définitivement avec ce fatalisme qui cache mal un certain désintérêt face aux problèmes collectifs et de nous atteler à la construction d’institutions qui permettront la transformation de notre condition.

Nous ne pouvons pas, recommencer, un quart de siècle après, à reproduire des formes de luttes empruntées à des contextes différents qui se sont révélées jusque là inefficaces pour menacer l’ordre établi.

Le militantisme africain doit maintenant passer de la résistance au processus de démantèlement actif du système d’oppression.

Le panafricanisme, s’il veut resserrer les liens communautaires, ne devrait pas être exclusif, chacun peut, de sa position contribuer positivement à faire avancer le combat pour la libération du peuple Africain.

Tout combat requiert un procès perpétuel de réflexion, de critique, d’autocritique, d’évaluation, de réévaluation, de réajustement et de transformation.

C’est au cours de ce processus de transformation, en fonction de la façon dont sera articulée la pensée et implémenté le programme panafricaniste, que certains groupes seront peut être amenées à prendre conscience que leurs particularités culturelles, ou linguistiques, ne les empêche pas d’adhérer au projet de reconstruction de l’Afrique. Et le moment venu, le statut de chaque groupe ou communauté dépendra de son positionnement par rapport au combat pour une Afrique libre.

Dans la phase actuelle du combat, nous ne devons pas nous laisser paralyser par des considérations qui n’auront pas la même ampleur lorsque nous serons debout.

Il est tout aussi impératif, de nous débarrasser des rigidités dogmatiques, facteurs de division, qui nous empêchent de mener des actions véritablement fondatrices.

Nous ne pouvons pas construire l’unité de l’Afrique en rejetant des Africains, sous le prétexte qu’ils seraient adeptes de « religions étrangères » alors qu’ils constituent la moitié des habitants du continent. 

Le combat panafricaniste ne devrait pas reposer sur l’entretien de divisions qui au moment présent, ne constituent pas des obstacles majeurs dans le processus d’unification des forces favorables au changement. Surtout que l’appartenance religieuse n’a pas limité la conscience politique ni refroidi l’ardeur militante des plus grands noms du militantisme noir à l’instar de Marcus Garvey et de Malcolm X entre autres.

Le panafricanisme n’est pas une religion ; il est l’un des cadres d’expression de notre engagement pour la lutte contre l’injustice de l’oppression que subissent les Africains

 
L’heure est à la résolution des obstacles qui s’opposent à l’émergence d’organisations politiques panafricaines fiables, capables de peser sur la vie politique du continent et d’accompagner les luttes des peuples pour l’avènement d’une Afrique debout.

La famille panafricaine pourrait se réunir autour d’objectifs communs qui consisteraient à :


  • Créer une large dynamique de réveil au niveau africain et de sa diaspora,
  • Gérer les défis du moment, endiguer les effets dévastateurs de la misère
  • Construire un large front du refus contre la prédation capitaliste,
  • Nous doter de puissants contrepouvoirs, capables de résister contre la tyrannie de nos dirigeants, d’assurer la sécurité de nos populations, préserver nos libertés,
  • Nous doter de structures et de mécanismes, qui nous permettront d’anticiper sur le cours de l’histoire, au lieu de nous installer dans un attentisme qui risquerait de nous être fatal,
  • Créer les conditions permettant de réaliser des alternances politiques non violentes, et sans interventions étrangères,
  • Jeter les bases politiques qui permettront de créer les conditions politiques de notre souveraineté économique,
  • Réfléchir sur les alternatives politiques et économiques.


Ce sont là des tâches qui peuvent être entreprises par toute personne engagée, indépendamment de son sexe, de sa croyance et de ses choix dans sa vie privée.

Pour faire face à ces défis, le panafricanisme doit s’engager à la compréhension des acteurs sociopolitiques présents dans nos pays, de leurs idéologies et intérêts dans la dynamique politique nationale.

Renforcer les capacités des individus, opérer des changements dans le cadre des institutions ou à les remplacer au besoin.

S’investir dans le processus de résolution des problèmes, ce qui suppose forcement coopérer, négocier, nouer des alliances, en somme faire de la politique, si nous voulons opérer des transformations majeures.

Le mouvement panafricaniste ne saurait pas non plus être pris en otage par une caste constituée de « plus conscients » qu’ils soient du continent ou hors du continent, sous prétexte qu’ils seraient les plus habilités à prendre le leadership du combat pour la libération du continent.

La diversité des formes de l’oppression influence la forme des résistances qui lui sont opposées. Toutes ces luttes s’inscrivent dans une dynamique globale au sein duquel il ne saurait y avoir aucune hiérarchie.

Il faut surtout rompre avec cette conception du leadership consistant à avoir un leader éclairé guidant une masse de fanatiques et apprendre à travailler autour de projets et d’objectifs communs qui survivront aux « leaders ».

Il est tout aussi impératif de sortir le militantisme des postures mystico-ésotériques, pour le placer sous les pleins feux de la raison lucide. Conçu par l’esprit, ce système sera démantelé par la force de l’esprit et de la volonté.

 
Lorsque nous commencerons à penser contre la pensée unique ;

Lorsque nous serons profondément indignés par la persistance de la pauvreté et de l’humiliation ;

Quand nous cesserons de nous faire tous petits devant l’Oppresseur, et irrésolus face à la l’ampleur de la mission qui nous incombe ;

Que nous transformerons radicalement et positivement la nature de nos relations sociales, des rapports entre hommes et femmes, entre adultes et enfants, envers notre environnement et surtout notre rapport à l’argent ;

Nous serons alors véritablement sur la voie de la reconquête de notre destin et de la restauration de la dignité de l’Afrique.

 
C’est à cette dynamique que nous invitons les militants panafricains, associations, organisations non gouvernementales, syndicats, partis politiques et chaque individu. Dynamique qui consiste à joindre les efforts pour inverser la courbe de la décadence du continent Africain et d’embrasser avec détermination le rêve de refaire de l’Afrique, la nouvelle terre d’accueil des assoiffés de Liberté, de Justice et de Paix.


Sidya Diop

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Dernière publication : 16/04/2024