Réseau International de Solidarité et d’Echanges pour l’Unité Panafricaine :
R.I.S.E. - U.P.~~~~~~~
Devant le constat, qu’après plus d’un demi-siècle de pseudo indépendances, nos pays demeurent, dans leur majorité, des Etats-vassaux, dirigés par des agents de la domination néocoloniale et servent des intérêts étrangers.
Cette classe politique qui a pris en otage l’expression de la volonté souveraine de nos peuples, a instauré un système basé sur la corruption, le clientélisme, dont l’objectif est de maintenir les Africains dans la servilité, par l’organisation du pillage systémique de nos ressources naturelles, le contrôle de nos économies par des capitaux étrangers à travers l’endettement excessif et inapproprié et la dépendance.
Cette situation est responsable de la précarisation des travailleurs, des paysans, des artisans, des populations urbaines, de la croissance des inégalités, de l’ampleur du chômage des jeunes, de la paupérisation des retraités.
Devant les périls grandissants de notre temps, les nombreuses menaces sur nos territoires, l’insécurité générale grandissante.
Dans un contexte, marqué par un ordre mondial dominant qui, par l’imposition d’une vision unique, étouffe les aspirations de liberté des peuples et menace la survie du patrimoine écologique de l'humanité ; face à un ordre mondial qui contraint et oppresse les individus au nom de la loi du « marché », de la rentabilité économique et de la « sécurité », nous nous démarquons clairement de cette vision du monde et, marquons notre refus d'un monde régi par la loi du plus fort, un monde qui repose sur l’injustice.
Nous pensons que la vie politique de nos pays ne saurait se limiter au seul rythme des échéances électorales qui se ressemblent toutes, et aux fausses promesses d’alternances au sein du statu quo.
Nos ambitions sont plus hautes que la démocratie, nous aspirons à la Liberté, la Dignité et à la Prospérité.
Cela passe nécessairement par la réappropriation, de nos instruments, politiques, économiques ainsi que de notre souveraineté effective.
C’est par la transformation radicale de nos sociétés, avec la liberté comme idéal ultime et la justice comme combat, que nous pourrons sortir nos populations du cycle infernal de l’exploitation, de l’oppression et de la misère.
Cette rupture définitive avec l’ordre ancien, qui ferait passer « l’Etat Africain », de son statut néocolonial à celui d’un Etat véritablement indépendant, ne se fera que sous l’impulsion des forces du changement proprement organisées.
C’est dans cette perspective, que nous invitons les Africains à se réunir autour d’une plateforme, de joindre leurs forces pour, ensemble, défendre leurs droits et leurs intérêt, afin de ne plus laisser des classes dirigeantes corrompus, continuer en toute impunité, à trahir les intérêts de nos peuples et compromettre l’avenir de nos descendants.
Nous avons décidé de mettre sur pied le Réseau International de Solidarité et d’Echanges pour l’Unité Panafricaine (R.I.S.E. - U.P.).
Objectifs
S’engager à défendre les droits, les libertés de croyance, les intérêts et la sécurité des Africains ;
Rassembler les associations et partis politiques, organisations religieuses et instituts partageant la même vision et souscrivant aux principes et programmes d’action à exécuter établis en concertation ;
Créer des mécanismes de communication, de collaboration et de coopération au sein de la société civile africaine mondiale ;
Travailler au renforcement des capacités politiques, sociales et économiques des membres de la communauté Africaine ;
Chercher un consensus sur les questions majeures qui concernent la communauté africaine pour parler d’une seule voix sur ces sujets.
Nos principes fondamentaux
Nous exprimons notre total dévouement pour la libération du continent africain et des Africains de toute oppression.
Nous sommes contre toute forme de haine basée sur l’appartenance raciale, ethnique ou la croyance religieuse.
Nous affirmons avec force, notre profond respect pour la vie et la dignité Humaine, le respect du bien-être des Animaux et le respect de l’Environnement.
Considérations générales
Nous sommes pour le renforcement des liens entre les différentes composantes de la diaspora africaine.
Nous, nous engageons à promouvoir et garantir les valeurs et principes démocratiques et participer au maintien de la paix sociale dans nos pays hôtes.
Nous entendons œuvrer pour l’unité politique du continent Africain à travers la construction d’un Etat Fédéral Africain.
Nous sommes pour la liberté de circulation de tous les citoyens face au besoin et au désir croissant des populations, de se déplacer en quête d'emploi, de paix et de sécurité.
Nous condamnons et combattrons toute forme de régimes ne respectant pas les droits et libertés fondamentaux des individus, ainsi que les besoins vitaux et les intérêts des peuples africains.
Nous sommes contre toute forme de concentration du pouvoir, qu’il soit économique financier, médiatique ainsi que toutes autres formes de monopole.
Nous tendrons la main à toutes les forces œuvrant pour le respect de la dignité Humaine et pour la construction d’un monde plus Juste, plus solidaire, seule condition de la paix.
R.I.S.E. - U.P.
Le R.I.S.E. - U.P. formule les revendications suivantes à l’endroit des autorités étatiques.
- Demander aux dirigeants africains, l’adoption d’un nouveau contrat social, qui favorise la participation de toutes les composantes de la société, à la construction nationale :
- Faire en sorte que la seule maitrise des langues coloniales ne soit plus un critère discriminant pour le plein exercice de la citoyenneté ;
- Préserver la dignité de nos populations, en garantissant l’accès de tous, aux services fondamentaux nécessaires à tout être humain ;
- Mener une politique de préservation, de développement et de diffusion du patrimoine culturel africain, en lui donnant vie à travers l'organisation du système politique, les politiques économiques, d'aménagement du territoire , d'urbanisme et les programmes scolaires ;
- Exiger un système éducatif centré sur les valeurs africaines, qui promeut les cultures nationales et qui soit adapté aux enjeux, défis et intérêts sociaux, économiques et politiques des populations africaines ;
- Procéder à la réforme du système éducatif de façon à l’enraciner dans la trajectoire historique et les réalités socioculturelles des Africains et leur donner les outils nécessaires pour faire face à leurs défis ;
- Exiger des dirigeants de veiller à la protection de nos intérêts nationaux, à la souveraineté de nos Etats, nos ressources naturelles et de l’équitable distribution des fruits de leur exploitation parmi les populations ;
- Trouver impérativement une solution au problème vital que constitue l’accès à l’eau potable ;
- Demander aux gouvernements, de mener une politique agricole ayant pour objectifs de garantir la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire, en soutenant les agriculteurs et les petits producteurs à regagner le contrôle sur leurs pratiques culturales ;
- Faciliter l’accès des agriculteurs à la terre, protéger leurs droits, y compris celui de conserver leur patrimoine et systèmes semenciers traditionnels ;
- Protéger le domaine et les réserves foncières nationales mettre fin au bradage des terres ;
- Exiger des gouvernements de nos pays à assumer pleinement leurs responsabilités en matière de politique de santé publique, par la mise en place de programmes sanitaires et d’hygiène publique performants ;
- Multiplier la création de centres de surveillance des denrées alimentaires, de contrôle et de gestion des alertes sanitaires et environnementales, ainsi que de centres de contrôle de la sécurité sanitaire des produits de santé ;
- Exiger un seuil minimum d’infrastructures médicales et de spécialistes de santé, en fonction des besoins et de l’importance des populations ;
- Exiger une législation du travail ancrée sur les réalités socio culturelles africaines, qui non seulement protégera les travailleurs de la violence de l’exploitation, qui les expose aux licenciements abusifs, à la précarité de l’emploi, ainsi qu’aux problèmes de santé, mais, va réconcilier le travail avec le travailleur, en mettant ce dernier au centre de l’organisation sociale et économique ;
- Exhorter vivement les gouvernements africains de passer d’une économie de rente à une économie moderne et compétitive, créer les conditions permettant des échanges économiques et commerciaux interafricains plus intenses ;
- Créer des infrastructures permettant de désenclaver les régions et d’assurer la couverture des besoins énergétiques du continent ;
- Créer les conditions du développement et d’expansion des entreprises nationales, en levant les contraintes fiscales et administratives qui pèsent sur les entrepreneurs ; en accordant une place de choix aux investisseurs nationaux, dans des secteurs d’activité stratégiques ou structurants de l’économie nationale ;
- Soutenir les petites et moyennes entreprises nationales, en leur facilitant l’accès aux financements et aux offres de marchés et, en les protégeant contre la concurrence étrangère ;
- Se doter d’un cadre réglementaire insistant sur la responsabilité des banques et institutions financières envers les consommateurs, en leur imposant la fourniture de services bancaires standardisés, transparents et respectueux de leurs droits et intérêts ;
- Supporter et promouvoir la création de solides institutions monétaires et financières ;
- Inviter l’Union Africaine à prendre les mesures et dispositions nécessaires afin de permettre à un état de la diaspora, non présent sur le continent, de devenir un membre effectif de l’organisation ;
- Demander aux autorités africaines de soutenir les membres de la diaspora africaine dans leurs mouvements, séjours et volonté de création d’entreprises ;
- Demander à l’Union Africaine et ses membres de condamner vigoureusement toute agression, maltraitance commise à l’endroit des membres de la communauté Africaine où qu’ils se trouvent et de s’opposer à leur massive incarcération, partout dans le monde et particulièrement aux Etats-Unis, Brésil ;
- S’engager à combattre tous les actes de racisme et de discrimination dirigés contre les Africains ;
- Appeler nos gouvernements et les membres de la société civile africaine à exiger la libération de tous les prisonniers politiques africains en Afrique, aux États-Unis et dans le reste du monde ;
- Demander un cadre juridique concernant la présence et les modalités d’intervention des ONG étrangères ;
- Œuvrer au respect des droits des femmes et leur protection contre toutes les formes d’exploitation, de violences, d’abus, de harcèlements physiques, moraux ou psychologiques ;
- Travailler à l’amélioration de la qualité de vie et le bien être des femmes, des enfants et de la famille ;
- Veiller à la protection des enfants contre toute forme de négligence, d’exploitation, d’abus et de maltraitance.
P.S.
Cette plateforme qui, bien entendu, doit être portée par une structure organisationnelle et des organes institutionnels chargés de sa mise en œuvre, peut être adaptée aux spécificités nationales.
Ces revendications servent de prétexte, pour mobiliser les compétences de la société civile africaine, afin d’apporter des solutions aux différents problèmes et défis qui se posent au continent et proposer des alternatives nouvelles.
L’objectif ultime est de favoriser une plus grande implication des Africains dans la transformation de leurs sociétés, en créant les conditions permettant d’émergence d’une conscience citoyenne plus responsable, d’une pensée intellectuelle plus féconde, d’une pratique politique véritablement transformatrice et d’un esprit d’entreprise plus audacieux.
Sidya Diop